Agenda

Saison 2021-2022 - Expositions

Bernard Joisten « Turbomodernisme »

peinture

"Le choix d'un programme plastique peut relever d'un calcul long et minutieux mais aussi, comme un crime, surgir d'un instant de folie.
Ce que j'appelle turbomodernisme préconise cette possibilité, contrairement aux courants post-modernes qui englobent la dynamique de travail dans un répertoire existant et utilise une espèce de feuille de route. Il n'y a pas de feuille de route dans le turbomodernisme mais une feuille vierge.
Le turbomodernisme est un tout en un. Plusieurs systèmes cohabitent dans son propre système. Il joue avec le périmètres des styles. La planète de l'abstraction participe à son élaboration, celle de la figuration aussi. Toutes les deux sont de toute façon des novae depuis longtemps éclatées, dissoutes dans les constellations du cosmos culturel.

J'ai commencé cette série d'images 3D en 2011, à partir de l'idée que la science-fiction avait remplacé l'Avant-Garde, morte avec l'arrivée du post-modernisme. La science-fiction représente l'accès au futur sans passer par l'idée de la tabula rasa. Elle met en scène l'idée de nouveau à la façon d'un effet spécial.
Esthétique du turbomodernisme
La peinture appartenait au post-modernisme, la 3D s'inscrit dans ce que j'appellerai le Turbo Modernisme. Mes images ont plusieurs incarnations possibles, de la NFT au print tendu sur châssis. Elles peuvent aussi s'encastrer dans des hyper-cadres à développer selon un processus de customisation.
Extension du domaine du tableau
J'envisage la 3D comme une extension du domaine du tableau. Elle réunit une capacité photographique, picturale (peinture), cinématographique (déplacement de la caméra dans l'image), et « design » (possibilité de définir de nouveaux objets). Elle arrive au moment d'un besoin de renouveau pictural. La 3D produit un schéma pictural qui donne la priorité au décor, à la lumière, à l'évènement.
L'évènement est relativement nié par la peinture depuis « la peinture pour la peinture ». La 3D est une peinture reconstituée, artificielle. Elle absorbe des éléments picturaux et les digère dans ses algorithmes, avec des nuances de matière photographique, vidéo et architecturale. C'est une nouvelle espèce picturale.
Mise en scène endoscopique
Sur la scène de l'espace 3D, on peut disposer autant d'objets qu'on veut et les sélectionner ensuite avec la caméra. Contrairement à ce qui se passe pour la peinture, le cadre final est décidé en post-production. La 3D m'attire aussi parce qu'elle peut glisser vers l'animation, générer des mouvements et s'incarner dans des films. C'est une peinture dynamique. Elle réunit un langage photographique, pictural et cinématographique. La 3D représente un ensemble composite qui permet de produire de nouveaux modèles picturaux. Il ne s'agit pas de faire des films narratifs mais d'introduire dans l'image une caméra qui en fouille tous les détails, qui en fait une espèce d'endoscopie (Zéro Story). Le "tableau" devient un espace multidimensionnel vu à partir d'une infinité d'angles possibles."

Bernard JOISTEN

Le site de Bernard Joisten

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Exposition du 23 septembre au 20 octobre

Vernissage jeudi 23 septembre à 18h30